Johannes BRAHMS (1833 – 1897)
Sonate n°2 pour violon et piano en la M op 100
Capriccio pour piano en si m op 76 n°2
Romance pour piano en fa M op 118 n°5
Sonate n°3 pour violon et piano en ré m op 108
Sonate n°2 pour violon et piano en la M op 100
Capriccio pour piano en si m op 76 n°2
Romance pour piano en fa M op 118 n°5
Sonate n°3 pour violon et piano en ré m op 108
Johannes BRAHMS (1833 – 1897)
Sonate pour violon et piano n°2 en la majeur (op 100)
1. Allegro amabile 2. Andante tranquillo. 3. Allegretto grazioso (quasi Andante)
La Sonate pour violon et piano n° 2, en la majeur (op. 100) est souvent désignée sous le nom de Thuner-Sonate. C’est en effet sur les rives du lac de Thun, en Suisse, non loin de Berne, que Brahms, quittant Vienne au printemps, passa plusieurs étés merveilleusement propices à sa création : douze ouvrages importants y virent le jour parmi lesquels la 2ème sonate pour violoncelle et piano op. 99, le 3ème trio avec piano op. 101 et cette remarquable Sonate pour violon et piano op. 100. C’est l’écrivain poète Widmann, ami bernois du compositeur, et chez qui eut lieu le déchiffrage de ces partitions, qui, après une première lecture de celle-ci, lui attribua son appellation de Thuner-Sonate, il commit à son sujet une sorte de ballade d’une soixantaine de vers d’assez médiocre facture, — que Brahms cependant ne désapprouva pas : du moins cette versification avait-elle le mérite de rendre compte à sa manière de la profonde poésie, souvent en demi-teintes, de l’œuvre. La création eut lieu avec Brahms et le violoniste Hellmesberger le 2 décembre 1886 à Vienne, et l’édition l’année suivante. « Aucune œuvre de Johannes ne m’a ravie aussi complètement — devait avouer Clara Schumann, alors vieillissante. J’en ai été heureuse comme je ne l’aurai été depuis bien longtemps. »
Cette sonate forme un grand contraste avec la sonate pour violoncelle n°2 composée au même moment. Tandis que l’insolence masculine prédomine dans celle pour violoncelle, les principales caractéristiques de la Sonate pour violon sont sa douceur et sa tendresse toutes féminines. Dans le premier mouvement, le Maître cite l’un de ses propres lieder, et ce n’est pas le seul trait dans lequel l’œuvre de Brahms rappelle Schubert qui a souvent utilisé ses propres Lieder dans ses œuvres de musique de chambre (la Truite en étant l’exemple le plus célèbre). La base lyrique de cette œuvre tendrement animée et sa construction simple et concise rappellent également le Schubert des Sonatines pour violon et piano. Comme dans son Quintette avec piano, le second mouvement combine le mouvement lent et le Scherzo. Entre une belle et expressive mélodie du violon et ses deux répétitions, est inséré un passage plus rapide et très gai avec sa variation. Dans le Rondo suivant, qui nie le type du Finale joyeux et insouciant par sa tendresse rêveuse, Brahms se manifeste comme compositeur idyllique.
Capriccio op 76 n°2 en si m pour piano
Cette petite pièce pour piano seul fait partie d’un recueil regroupant ces deux petites formes qu’affectionnait particulièrement Brahms que sont le Capriccio et l’Intermezzo. Il a été composé durant l’été 1878 à Portschach en même temps que son célèbre concerto pour violon. Il semble que cette petite bourgade autrichienne de Carinthie située sur le bord du lac Wörthersee et qui a eu les faveur de Brahms , Mahler et même de l’Empereur François Joseph Ier ait inspiré le compositeur pour nous donner cette musique qui rappelle la grâce d’une danse de Schubert et rappelle le goût de Brahms pour la musique hongroise.
Romance en fa M op 118 n°5 pour piano
La Romance en fa M est la 5° pièce d’un recueil de 6 pièces pour piano, elles même faisant partie des dernières compositions de Brahms pour cet instrument. Les dernières œuvres pour piano de Brahms ont une histoire très personnelle et très touchante. Ces 4 recueils pour piano seul (op 116, 117, 118 et 119) ont été composés durant les vacances d’été 1892 et 1893. Ils constituent le testament pianistique du compositeur. Derrière les titres Intermezzo, Fantaisie, Ballade, Romance, Rhapsodie, de ces pièces, on trouve une musique d’une grande introspection et d’une grande beauté. Écrites pour Clara Schumann pour qu’elle les joue pendant ses années d’automne, ces pièces sont pleines de nostalgie pour elle et pour la relation qu’ils auraient pu avoir.
Cette Romance en fa majeur débute par deux voix intérieures se déplaçant lentement. Cette une mélodie tendre et simple procure une grande chaleur.
Sonate pour violon et piano n° 3, en ré mineur (op. 108)
1. Allegro alla breve 2. Adagio. 3. Un poco presto e con sentimento. 4 Presto agitato
Esquissée dès 1886 et achevée pendant l’été de 1888 au bord du lac de Thun, la Troisième Sonate pour violon et piano est dédiée à son ami Hans von Bùlow. Brahms a atteint cinquante-cinq ans, et sa maturité apporte à l’œuvre un matériel thématique particulièrement riche. À la différence des deux autres sonates pour violon, elle est en quatre mouvements.
Le premier mouvement Allegro alla breve présente deux idées, tour à tour lyriques et rythmiques. Le deuxième — Adagio — constitue certainement le sommet, très émouvant, de cette œuvre puissante, capricieuse et brillante à la fois. C’est une mélodie tendre et passionnée à la fois qui constitue son thème principal. Le troisième mouvement Poco presto e con Sentimento est une sorte de scherzo, distribué en trois épisodes. Enfin le final Presto agitato de vaste dimension affirme un caractère ardent et conquérant.
Comme la précédente, la troisième Sonate pour violon et piano de Brahms naît au bord du lac de Thun, en Suisse, où le compositeur a pris l’habitude de passer l’été. En cet été 1888, l’inspiration est un peu moins féconde, puisque les œuvres achevées ne sont que trois : deux recueils de chœurs mixtes a cappella (les Opus 104 et 109) et cette Sonate op. 108. Mais si baisse de quantité il y a, il ne viendrait à l’esprit de personne de parler d’une quelconque baisse de qualité : il n’est que d’écouter ces pages tour à tour massives ou tendres, passionnées ou graves, où les mélodies s’ébauchent et se développent avec ce qui semble être une inépuisable invention. Du point de vue formel, cette dernière-née des sonates en duo (avant les deux ultimes pages écrites pour clarinette en 1894) rappelle le Trio op. 101, avec son schéma quatripartite et sa concision, plutôt que ses deux sœurs aînées. Son mouvement « ajouté » – par rapport à l’Opus 78 et à l’Opus 100 – ne l’empêche pas de dépasser à peine la vingtaine de minutes, notamment grâce à des mouvements internes assez courts. À cette sobriété discursive, elle joint un caractère plus volontiers virtuose, tant au piano (accords pleins, accents, doublures…) qu’au violon (doubles cordes, tessitures élargies…), qui rappelle les pièces de jeunesse, notamment pour piano solo. La sonate commence en demi-teinte, sotto voce ; le ton est quelque peu mystérieux, le discours entrecoupé de silences. Mais voici bientôt la puissance, éclatante au piano comme au violon : de ces vagues d’intensité se nourriront toute l’exposition et la réexposition. Le développement, comme la section conclusive, s’échappe délibérément vers d’autres thèmes. Le cœur de l’œuvre, aussi tranquille dans son tempo adagio que poignant dans son expression, coule sans cassure, mais avec de multiples nuances. Le travail de précision disparaît derrière une impression d’intense liberté. Le même sentiment prévaut dans le Poco presto con sentimento, qui garde du scherzo la fantaisie en en délaissant l’architecture. L’on croirait presque une danse hongroise, parfois bonhomme, parfois déclamatoire, souvent d’une délicieuse légèreté. Quant au finale, il renoue avec la puissance ; fortissimo, sforzando, agitato… ne sont que quelques-unes des indications que l’on peut lire au fil de ces pages ébouriffantes, portées d’un souffle épique, où le pianisme se fait compact et le violon véhément.