Johann Sebastian BACH (1685 – 1750)/Robert SCHUMANN (1810 – 1856)
Partita n°3 en mi Majeur
Prélude-Loure-Gavotte en rondeau-Menuet I et II-Bourrée-Gigue
Les Sonates et Partitas consistent en trois sonates de quatre mouvements et trois partitas composées de mouvements de danse en nombre variable. L’ensemble complet fut publié pour la première fois en 1843 par Ferdinand David.
Elles furent composées par Bach en 1720, alors qu’il était employé à Cöthen, une période de sa carrière particulièrement fertile dans le domaine de la musique de chambre : outre les sonates et partitas, il y composa également les Concertos brandebourgeois, le Double concerto pour violon et les Suites pour violoncelle seul.
Les partitas sont composées de mouvements de danse, empruntant le schéma baroque de la succession allemande-courante-sarabande-gigue, mais sans jamais s’y conformer complètement : dans la première partita, une bourrée est substituée à la gigue, la deuxième ajoute un cinquième mouvement — la fameuse chaconne — et la troisième suit un schéma inhabituel qui ne conserve que la gigue pour le dernier mouvement.
Johann Sebastian BACH (1685 – 1750)
Sonate pour violon et clavier n°4 en ut mineur
Largo-Allegro-Adagio-Allegro
L’une des principales originalités des Sonates pour violon et piano BWV 1014-1019 est l’imagination dont a fait preuve Jean-Sébastien Bach tant sur le plan harmonique, mélodique que contrapuntique.
Main droite du piano et violon doivent se répondre sans cesse, la basse continue étant confiée à la main gauche du pianiste. La grande inventivité contenue dans ce dialogue musical – heureuse harmonie entre mélodie et contrepoint – exclut irrémédiablement toute forme intempestive de soliloque.
La musique du Cantor s’adapte à pratiquement n’importe quel instrument. Peu importe l’émetteur sonore car c’est plutôt la pensée et l’intellect qui comptent pour le maître de Leipzig : la forme de l’œuvre, la tonalité et les contours mélodiques ont plus d’importance que l’instrument en soi.
Robert SCHUMANN (1810 – 1856)
Sonate pour violon et piano n°1 en la mineur op 105
Mit leidenschaftlichem ausdruck-Allegro-Lebhaft
A la fin de l’année 1850, Schumann quitte Dresde pour Düsseldorf où il doit occuper les fonctions de directeur de la musique. Là, il lui faut diriger un chœur et un orchestre, activité pour laquelle il n’est pas vraiment préparé et qui sera pour lui une source supplémentaire de désillusions. De plus, atteint depuis 1833 de crises intermittentes résultant de sa maladie mentale, Schumann sent qu’il ne lui reste que quelques années à vivre. Aussi avant que ne s’installe en lui la résignation il se met à produire entre 1851 et 1853 avec une rage étonnante un nombre important d’œuvres nouvelles. Sa nature créatrice jaillit de lui de manière spontanée et semble vouloir défier l’échéance inéluctable. « il faut créer pendant qu’il fait encore jour ». Sa rapidité d’écriture à cette époque a de quoi surprendre : cette première sonate pour violon sera écrite en quatre jours ! Abordant pour la première fois le genre difficile de la sonate pour violon et piano, Schumann confine la partie du violon dans le grave et le médium, renonçant à le laisser parader dans le registre aigu que les romantiques avaient tant utilisé en raison de son caractère expressif, lyrique et héroïque. Tout effet de virtuosité pure est ici éliminé au profit d’un véritable dialogue dans lequel la définition d’un climat poétique traduit les images que son imagination enflammée lui dictait. Les trois mouvements de cette sonate développent chacun à leur manière la recherche d’une expression passionnée différente