Programme :
Ludwig van BEETHOVEN (1770 – 1827)
– Trio pour piano et cordes en ré Majeur op 70 n°1 « Les Esprits »
Johannes BRAHMS (1833 – 1897)
– Trio pour piano et cordes n°3 en ut mineur op 101
Programme :
– Trio pour piano et cordes en ré Majeur op 70 n°1 « Les Esprits »
Johannes BRAHMS (1833 – 1897)
– Trio pour piano et cordes n°3 en ut mineur op 101
Ludwig van Beethoven (1770 – 1827)
Trio pour piano et cordes en ré Majeur op. 70 n°1
I. Allegro vivace e con brio, II. Largo assai ed espressivo, III. Presto
Composition : été 1808. Dédicace : à la comtesse Marie von Erdödy. Création privée : 10 décembre 1808, Vienne, dans le salon de la comtesse von Erdödy, par Ignaz Schuppanzigh (violon), Joseph Linke (violoncelle) et le compositeur au piano. Publication : 1809, Vienne, Breitkopf und Härtel. Durée : environ 23 minutes.
C’est avec des trios pour piano et cordes que Beethoven décida de commencer sa carrière officielle de compositeur, publiant en 1795 trois partitions qu’il dédia au prince Karl von Lichnowsky. Les œuvres firent sensation. Après un quatrième trio en 1798, il ne revint plus au genre avant 1808. Tout lui sourit alors : c’est notamment l’année de la création des Cinquième et Sixième Symphonies, du Concerto pour piano n° 4 ou de la Fantaisie chorale pour piano et orchestre.
Coup sur coup, il compose les deux trios de l’Opus 70, en ré majeur et en mi bémol majeur. Ils sont dédiés à la comtesse Marie von Erdődy, chez qui Beethoven habitait en cet automne. Fidèle à son habitude, il se brouilla avec elle peu après, mais ne revint pas sur sa dédicace. À son éditeur, le compositeur explique avec raison qu’il existe « une réelle carence en œuvres de ce genre ». Non seulement, effectivement, les œuvres d’un Ignace Pleyel ou d’un Jan Ladislav Dussek ne soutiennent pas la comparaison, mais de plus, Beethoven lui-même réenvisage avec ces deux pièces les contraintes du genre. Les trios jumeaux de l’Opus 70 amènent en fait à un point d’achèvement ce que les premières partitions beethovéniennes avaient envisagé : un ensemble de trois musiciens égaux, unis dans un dialogue vivant, rassemblant de véritables individualités. Les cordes acquièrent ainsi une franche indépendance, à mille lieues des « sonates pour piano avec accompagnement de cordes » qui sont alors de mise.
C’est une partition quibaigne dans une atmosphère un peu étrange, mais n’en demeure pas moins palpitante et poétique, dense, fougueuse, expressive, crépusculaire, parfois mystérieuse.
Ce trio doit son nom ( Des Esprits )au côté assez lugubre et l’orchestral étrange du Largo qui est, à l’origine, une musique de scène que le compositeur avait écrit pour un projet opératique inspiré par la pièce Macbeth de Shakespeare. La musique devait alors accompagner une scène de sorcières – Un projet qui n’aboutira pas.
.
Johannes BRAHMS (1833 – 1897)
Trio pour piano et cordes en ut mineur op. 101 (1886)
I. Allegro energico, II. presto non assai, III. Andante gracioso, IV. Allegro molto
Durant l’été 1886, Brahms, installé à la station suisse de Hofstatten—dans le cadre idyllique du lac de Thun, où il devait retourner au cours des deux années suivantes—, acheva trois œuvres de chambre fortement contrastées: la grandiose Sonate pour violoncelle en fa majeur, op.99, la lyrique et détendue Sonate pour violon en la majeur, op.100, et le dramatique Trio avec piano en ut mineur, op.101, qui est, en définitive, une de ses partitions les plus intenses.
Par ces qualités le Trio op 101 figure au rang des grands chefs-d’oeuvre de la musique de chambre romantique.
Ce Trio op. 101 fut déchiffré, entre amis, chez les Widmann qui séjournaient à Berne,
— Brahms tenant le piano et les deux frères Hegar, de Zurich, les parties de violon et violoncelle. Mais la première audition publique de l’œuvre fut donnée dans le courant du mois de décembre suivant à Budapest (par le compositeur, avec le violoniste Jeno Hubay et le violoncelliste David Popper).
L’oeuvre est composée de quatre mouvements : un Allegro, un Presto, puis un Andante, enfin un second Allegro. Le premier mouvement apparaît puissamment concentré, — les trois autres apportant une certaine détente.